Souvent méconnues, les dents du cheval dévoilent pourtant de nombreuses informations à qui sait les déchiffrer !
Montre-moi tes dents et je te dirai quel âge tu as ! Ainsi pourrait se résumer la spécialité des maquignons qui, autrefois, étaient passés maîtres dans l’art de déterminer l’âge d’un cheval par le simple examen de sa dentition.
Les dents du cheval possèdent en effet la particularité de pousser et d’évoluer tout au long de la vie.
Ainsi, à la naissance, le poulain est dépourvu de dents. Sa dentition sera tout d’abord constituée par des dents de lait, peu à peu remplacées par des dents définitives. C’est à l’âge de cinq ans que toutes les dents de remplacements sont en place et que la bouche de l’adulte est considérée faite.
Le cheval adulte possède entre 36 et 42 dents, qui se répartissent sur chaque mâchoire en :
- six incisives (deux pinces, deux mitoyennes, deux coins), qui coupent net l’herbe appréhendée par les lèvres ;
- deux canines ou crochets, qui sont absentes chez la femelle (sauf chez celles qui sont appelées bréhaignes et qui sont souvent stériles) ;
- douze molaires, qui broient les aliments.
Entre les canines et les molaires, il existe un espace important sans dent, dénommée la barre et sur lequel vient s’appuyer le mors du filet.
Une dent de loup à surveiller :
Certains chevaux possèdent en outre une dent surnuméraire dénommée « dent de loup », située sur la mâchoire supérieure avant la première prémolaire. C’est un vestige de la première prémolaire de lait qui subsiste, de façon anormale, après la pousse des dents définitives. Elle se présente sous la forme d’un petit crochet rudimentaire en avant des molaires et peut causer une certaine gène. Il est donc préférable de la faire enlever. Jusqu’à l’âge de douze ans environ, les dents du cheval se renouvellent de 3 mm par an : elles poussent par la base tandis qu’elles s’usent à leur extrémité au cours de la mastication. Cette usure est cependant irrégulière car il n’y a pas d’exacte correspondance entre les molaires des mâchoires inférieure et supérieure. Ce décalage entraîne l’apparition d’aspérités, également appelées surdents, qui peuvent provoquer des blessures des joues ou de la langue. L’intervention régulière du dentiste équin pour râper ces surdents fait donc partie des soins réguliers à apporter au cheval.
Une dentition qui en dit long :
Avec un peu d’expérience, il est possible de « boucher un cheval », c’est-à-dire de déterminer son âge en analysant l’état de ces incisives. Pour se faire, on introduit un ou deux doigts à hauteur des barres, puis on saisit la langue que l’on écarte. Il faut alors inspecter soigneusement l’état des incisives, visuellement, mais également au touché, afin de comparer leur état à celui référencé dans des tables précises. L’opération réclame, avant tout, une patience suffisante pour dominer, pendant quelques instants, la résistance du sujet !